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HABITAT ET SANTE

HABITAT ET SANTE

Mme Moukouri Odile

ENONCÉ DU PROBLEME

Le terme « habitat » désigne l’abri qui sert à protéger l’homme et le milieu dans lequel il est implanté. Tout ce qui entoure le logement contribue à la santé de la famille et de l’individu. L’hygiène de l’habitat a pour but de maintenir et de promouvoir le bien-être physique, mental et social des habitants.

L’habitat est la conjonction du logement, du foyer, de l’environnement immédiat et du voisinage. Le rôle de la santé publique est de fournir les circonstances par lesquelles les gens peuvent être en bonne santé.

«Un habitat favorable à la santé » est un habitat qui assure les circonstances nécessaires et suffisantes à la santé physique, mentale et sociale, à la sécurité, à l’hygiène, au confort et à l’intimité. Un habitat favorable à la santé n’est cependant pas qu’une simple construction : il est plus que le lieu résidentiel d’un ménage, qui accumulerait tous les critères et toutes les normes constructives, toutes les connaissances mobilisées au fil de siècles de construction de logements et d’aménagement de leurs environnements proches. La déclaration d’Habitat, Istanbul (1996) définit les caractéristiques d’un logement convenable, qui sont quasiment conformes à ce que devrait être un habitat favorable à la santé :

« Vivre dans un logement convenable, ce n’est pas simplement avoir un toit au-dessus de la tête. Un logement convenable doit aussi offrir une intimité et une sécurité satisfaisantes et permettre de jouir de la sécurité d’occupation ; il doit être suffisamment grand, lumineux, aéré, être physiquement accessible, présenter une structure stable et durable, être équipé des infrastructures de base telles qu’adduction d’eau, assainissement, collecte des déchets, se situer dans un environnement de qualité convenable sur les plans écologique et sanitaire.

L’insalubrité est définie par la notion de danger qui associe la dégradation de tout immeuble, bâti ou non, qu’il soit vacant ou occupé, a des effets négatifs sur la santé des occupants ou des voisins, et la lutte contre l’habitat insalubre est une politique régalienne de l’Etat au regard des enjeux fondamentaux qu’elle recouvre en matière de santé publique et de solidarité nationale.

En Afrique l’environnement compte parmi les facteurs le plus souvent à l’origine des décès d’enfants, dont le nombre dépasse 10 millions par an, et il influe énormément sur la santé et le bien-être des mères. La pollution atmosphérique et la pollution de l’air à l’intérieur des habitations, la contamination de l’eau, l’absence de système d’assainissement, les substances toxiques, les vecteurs de maladie, le rayonnement ultraviolet et la dégradation des écosystèmes, sont autant de facteurs de risque environnementaux.

On estime que chaque année, 1,6 million d’enfants meurent de diarrhée, due principalement à la mauvaise qualité de l’eau et au manque d’assainissement.

La pollution de l’air à l’intérieur des habitations tue près d’un million d’enfants chaque année, la plupart du temps à la suite d’une infection respiratoire aiguë.

Le paludisme, de son côté, favorisé par une mauvaise conservation de l’eau, la précarité des logements, la déforestation et l’appauvrissement de la biodiversité, fait chaque année, d’après les estimations, plus d’un million de victimes de moins de cinq ans, principalement en Afrique.

Chaque année, la diarrhée provoque 2,2 millions de décès, la plupart chez des enfants de moins de cinq ans, ce qui équivaut à un enfant mourant toutes les 15 secondes. Ces décès représentent approximativement 15% de l’ensemble des décès d’enfants de moins de 5 ans dans les pays en développement. Les helminthes intestinaux affectent environ 10% de la population dans les pays en développement. Les parasitoses intestinales peuvent entraîner, selon la gravité de l’infection, une malnutrition, une anémie et un retard de croissance.

Plus de 4 millions de personnes meurent chaque année d’infections respiratoires aiguës, lesquelles constituent la principale cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans, et ont été, en 1999, responsables de 7,2 % du nombre total de décès, tous âges confondus. Dans 99 % des cas, ces enfants vivent dans les pays en développement.

Des symptômes de stress, d’anxiété, d’irritabilité, de dépression, et même des conduites agressives (violence, vandalisme), l’altération des facultés d’attention, à l’école, chez les enfants, peuvent être associées à des mauvaises conditions d’habitat.

Il est également admis aujourd’hui que certaines conditions d’habitat peuvent aggraver les pathologies psychiatriques préexistantes.

Cette situation demeure préoccupante dans ce sens que le risque de générer des problèmes de santé semble ignoré par les populations urbaines qui, jusqu’à ce jour persiste dans les habitudes néfastes et susceptibles d’être la cause du mal-être.

Cependant, la manière dont l’homme perçoit les risques et y réagit est conditionnée par son expérience et par les informations et valeurs émanant de sources telles que la famille, la société et les instances dirigeantes.

L’obligation de réduire les risques autant que possible pour vivre longtemps et en bonne santé incombe à la fois aux individus, à l’ensemble de la population et aux gouvernements

L’insalubrité de l’habitat demeure une préoccupation considérable dans plusieurs villes à travers le monde ; mais le problème semble se poser avec une acuité particulière dans les villes des pays en développement et surtout en Afrique. Les populations concernées par ces conditions semblent indifférentes à ce sujet et résistent au changement de comportement face à l’insalubrité de l’habitat.

PRINCIPALES MALADIES PROVOQUEES PAR L’INSALUBRITE DU LOGEMENT

1) Infections respiratoires chroniques et les maladies respiratoires

Elles sont principalement dues à la mauvaise aération des logements.
L’augmentation de la prévalence des maladies et des infections respiratoires comme l’asthme, la rhinite, la bronchite, etc…, notamment chez les enfants, constituent un problème de

santé publique. L’asthme est la plus fréquente des maladies infantiles chroniques, avec une prévalence cumulée de l’ordre de 7% chez les enfants âgés de 6 à 7 ans, et de 10,6% chez les adolescents de 13 à 14 ans et les personnes âgées.
Pour la population générale, le rôle de plusieurs facteurs environnementaux est démontré dans le déclenchement des crises d’asthme et dans l’aggravation de la maladie.

Dans l’air intérieur, les allergènes d’animaux domestiques et d’acariens, les moisissures sont incriminés ainsi que les pollutions chimiques , la fumée de tabac.

2) Diarrhée

Principalement due à l’insalubrité des sanitaires et à l’eau non potable.

3) Tuberculose

Due à la surpopulation. La concentration de plusieurs personnes dans un espace restreint et insalubre.

4) Malaria

Due à la stagnation des eaux sales dans le logement et ses alentours.

5) Cancer

Le radon 222 est un gaz radioactif d’origine naturelle, provenant de la désintégration de l’uranium et du radium présents dans la croûte terrestre. Il constitue l’une des principales sources d’exposition aux rayonnements ionisants de la population générale, du fait qu’il s’accumule dans l’atmosphère des bâtiments où la population passe en moyenne 90% de son temps.

Les études épidémiologiques portant sur le suivi de plusieurs cohortes de mineurs de travailleurs de mines d’uranium mettent toutes en évidence l’effet cancérogène du radon pour le poumon. Ces études ont donc permis de clairement identifier le cancer du poumon comme le principal danger lié à l’exposition au radon (classé en groupe 1 par le Centre International de Recherche sur le Cancer). Par ailleurs, des études cas témoins en population générale conduisent à supposer l’existence d’un excès de risque aux niveaux d’exposition rencontrés dans les habitations par la population.

FACTEURS DE RISQUE PRESENTS DANS I’HABITAT

L’habitat ne se borne pas à une simple enveloppe matérielle ; c’est également un lieu entouré d’un environnement physique et humain, pouvant favoriser ou dégrader I’état de santé des résidents. Nous pouvons distinguer quatre groupes de facteurs de risque :

L’environnement immédiat, voisinage logement La structure du logement

Les matériaux et équipements du logement L’air intérieur

L’occupant et le mode d’occupation

L’environnement immédiat
Urbanisme et aménagement de l’espace

L’aménagement du territoire doit permettre aux occupants d’accéder aisément à leur logement ainsi qu’aux activités et services de la vie courante. L’accessibilité au logement devrait permettre la complète utilisation de I ’habitat et de son environnement.

La présence d’infrastructures ou de sites dangereux, à proximité du logement, peut avoir des effets invasifs sur I ‘habitat et la sante: catastrophes naturelles, pollution liés à la présence d’usines, poubelles, les fosses sceptiques.

La présence des animaux nuisibles (insectes et rongeurs) est une menace directe pour la sante, ceux-ci étant des vecteurs de diverses maladies et d’allergènes. Les caractéristiques de I ‘habitat jouent un grand rôle dans la survie de ces animaux nuisibles. II s’agit des défauts structuraux tels qu’une mauvaise fermeture des fenêtres, d’un état d’hygiène global défaillant comme la présence de déchets, les problèmes d’évacuation d’eau, la mauvaise maintenance des locaux.

Structure, matériaux et équipements du logement Type et surface du logement

Type de logement : Le type de logement (maison individuelle, appartement, etc.) influe sur la sante des occupants. Des études ont révélé I ‘existence d’une relation entre Ie type de logement et la santé psychique des habitants.

Surface: La sur-occupation est considérée comme préjudiciable à la sante, car elle dégrade la qualité de I’air intérieur, augmente Ie risque de contaminations inter-humaines et celui d’accidents domestiques.

La qualité constructive des logements doit garantir la sécurité des occupants, de par sa stabilité et sa durabilité. Or I’habitat contient des obstacles et dangers physiques, éléments considères, pour la plupart, comme nécessaires tels que Ie gaz, L’électricité, les seuils de porte et les marches d’accès, les escaliers, les balcons, etc….

La structure de I’habitat doit permettre de répondre aux besoins essentiels de I’occupant, en offrant les infrastructures de base comme L’éclairage, la ventilation. L’aménagement doit assurer des conditions d’hygiène satisfaisantes, aussi bien en termes d’hygiène corporelle ou vestimentaire que d’hygiène alimentaire. Pour ce faire, il doit permettre de disposer d’équipements sanitaires de base, d’une eau de bonne qualité alimentaire et d’un emplacement permettant une bonne préparation et conservation des repas, sans risque de contamination.

Matériaux de construction
De nombreuses interrogations subsistent sur L’innocuité des matériaux de construction et revêtements employés dans les logements. Certaines pathologies impliquent des symptômes spécifiques et sont directement reliées à un contaminant et à un aspect particulier de la construction. Il s’agit de L’émission de certaines composantes organiques volatiles, des fibres minérales artificielles, de certains types de rayonnements non ionisants … En termes d’exposition, les niveaux et Ie nombre de personnes exposées sont plus ou moins bien évalués. Dans Ie cas du plomb, la proportion de logements contenant de la peinture au plomb est estimée à 33%. Les logements équipes de réseaux intérieurs en plomb représentent 34% et ceux desservis par des branchements publics en plomb 37%. D’autres polluants comme Ie formaldéhyde sont retrouves systématiquement dans les logements et parfois en concentration importante

Equipement : Le terme d’équipement ne sous-entend pas les infrastructures de base, a savoir L’éclairage, la ventilation, mais I’ensemble des appareils aménageant Ie logement. Les champs électromagnétiques de très basse fréquence émis par les équipements font actuellement I’objet de diverses préoccupations au sein de la population, et ce en raison d’effets sanitaires suspectes (cancers chez les enfants et adultes, avortements et effets psychologiques).

L’environnement intérieur est un univers dynamique caractérise par un nombre important de polluants.

Les polluants produits a L’intérieur appartiennent à une des sources suivantes :

Appareils à combustion: Par défaut de conception, d’utilisation ou d’entretien, les chaudières et autres appareils à combustion (chauffe-eau, etc.) peuvent constituer des sources de polluants intérieures.

Matériaux d’ameublement: Les polymères synthétiques utilisés dans les meubles et les matériaux décoratifs peuvent se détériorer lentement, libérant ainsi des constituants originaux ou des sous-produits de réaction. Les polluants principalement rencontres sont: une grande variété de composés et de matières fibreuses. En outre, la nature de ces matériaux peut faciliter la présence d’allergènes (moquettes, tapis, etc.). Contrairement aux deux autres catégories, les teneurs en contaminants de cette source ont tendance a rester stables, a condition que Ie taux de renouvellement de I’air demeure constant.

Présence ou activité des hommes : Le métabolisme humain influe sur la qualité de I’air en réduisant la concentration d’oxygène et en augmentant la teneur en dioxyde de carbone. La respiration, la transpiration et certaines activités ajoutent de la vapeur d’eau et des substances odorantes a L’atmosphère intérieure. Les autres sources de polluants sont dues a I’utilisation de produits domestiques et au tabagisme a L’intérieur du domicile auquel sont exposes les enfants. Une grande variété d’agents biologiques est présente dans un logement: les bactéries proliférant sur les surfaces humides ou dans les réseaux d’eau, les microorganismes émis par I’exhalation respiratoire (cas des virus), les parasites présents chez les nuisibles (rats, etc.), les allergènes issus des animaux, y compris domestiques, et des insectes (blattes, acariens, etc.), les moisissures colonisant les supports humides et libérant dans I’air des substances odorantes voire toxiques.

Occupant et mode d’occupation

Acteur principal de cette problématique : I’occupant. Il va au travers de ses caractéristiques et de son comportement, agir sur I’habitat, son état de sante et modifier les relations habitat – sante.

Les caractéristiques de I’occupant, à savoir son Age, son sexe et d’autres paramètres afférents a son identité, vont largement conditionner sa « sensibilité» aux différents facteurs de risque précédemment présentés.

Le statut socio-économique est un déterminant clé dans L’état de sante de la population et est associé à des écarts de morbidité et de mortalité entre les groupes les plus défavorises et ceux les plus aisés.
Les modes de vie et comportements des occupants sont très importants dans la grille analytique car au même titre que Ie statut socio-économique, ils déterminent fortement L’état de sante de la population et interfèrent dans la relation « habitat – sante». L’approche « mode de vie» se limite généralement aux thèmes: alcool, tabagisme et activité sportive. Cependant, les comportements des occupants doivent faire I’objet d’une plus grande attention et s’observer a tous les niveaux. Ainsi, un emploi plus ou moins raisonné des produits polluants, une aération plus ou moins poussée des lieux, etc. sont autant de paramètres affectant la qualité de I’air.

Selon Ie Code de la Sante Publique, « un immeuble doit être déclaré comme insalubre, quand il constitue soit par lui-même, soit par les conditions dans lesquelles il est occupé, un danger pour la sante des occupants.» Cette appréciation se base sur les critères suivants: stabilité du bâti, humidité, isolation thermique, aération, chauffage, équipements sanitaires, agencement des pièces, luminosité et bruit.

L’action à mener pour modifier les comportements est très différente de celle relative au logement. La première fait appel aux domaines de la sociologie, de la psychologie et de la communication et la seconde s’applique a ceux du bâtiment et des travaux publics.

Selon RAW, évaluer I’impact des conditions de logement sur la santé est un exercice

difficile, même si les pathologies associées sont bien définies, et ceci en raison de plusieurs facteurs :

  • –  une exposition multifactorielle avec des niveaux de polluants très variables,
  • –  un manque de connaissances sur certains composés et leurs effets sanitaires,
  • –  de nombreux facteurs de confusion notamment humains,
  • –  des symptômes variés, relevant a la fois d’affections physiques, mentales et sociales, touchant I’ensemble des fonctions de I’organisme et résultant d’effets aigus, chroniques, a court ou a long terme,
  • –  des pathologies pour la plupart non spécifiques donc difficiles à relier a une cause précise, et pouvant relever d’effets subjectifs.

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Mme Moukouri Odile

Le terme « habitat » désigne l’abri qui sert à protéger l’homme et le milieu dans lequel il est implanté. Tout ce qui entoure le logement contribue à la santé de la famille et de l’individu. L’hygiène de l’habitat a pour but de maintenir et de promouvoir le bien-être physique, mental et social des habitants.